BiM Cloisons & l’éducation nationale
Témoignage

Franck Tempéreau,
Coordonateur pédagogique
Un lycée de bâtisseur.
Franck Tempéreau, coordonne l'enseignement pédagogique de l'UFA du lycée des métiers du bâtiment de Felletin dans la Creuse (23). L'établissement forme des jeunes aux métiers du bâtiment, dans le respect des traditions et de la modernité. Il a décidé de s'allier à BiM Cloisons pour former ses étudiants du BTS Aménagement et Finition aux outils du plaquiste 2.0.
« J’ai eu cette volonté d'utiliser le logiciel BiM Cloisons avec les étudiants parce que j’ai trouvé très vite que le logiciel était pertinent et correspondait vraiment à nos besoins. »
Franck Tempéreau,
Coordonnateur pédagogique,
Lycée des métiers du bâtiment de Felletin

Bonjour Monsieur Tempéreau, merci de nous accorder cette interview pour parler de l’enseignement du BIM et des solutions BiM Cloisons.
Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre fonction de coordonnateur pédagogique ?

Bonjour, Franck Tempéreau, je suis issu du milieu professionnel, dans le gros œuvre. Je suis un ancien élève du lycée et, à l’époque, j’ai fait 500 km pour venir étudier ici du fait de la réputation et de l’histoire de l’établissement. On m’avait dit : « si tu dois faire une école du bâtiment, viens ici ».
Par la suite, je suis entré dans le monde de l’enseignement, ici au Lycée en 1998 et plus particulièrement avec le centre de formation par apprentissage depuis 2003. Très rapidement je suis monté en responsabilité sur le poste que j’occupe aujourd’hui de coordonnateur pédagogique. C’est celui qui met en musique les formations et qui s’occupe aussi bien de la relation avec les entreprises que de la bonne tenue des formations autant dans le recrutement des enseignants que dans le déroulement de la formation.
Le cursus que j’ai pu avoir avant dans le privé est forcément un atout pour ce que je fais actuellement. Aussi bien dans le réseau que j’ai pu avoir avant, que dans la connaissance du secteur du bâtiment, même si je ne connais pas tous les métiers.

Franck Tempéreau, Coordonnateur pédagogique

Lycée des métiers du bâtiment de Felletin

Utilisateur du logiciel BiM Cloisons depuis 2019
Route d'Aubusson
23500 FELLETIN
Tél. : 05.55.83.46.00 (LMB)                      05.55.83.46.25 (UFA LMB)
Site web : lmb-felletin.fr

Pourriez-vous nous parler un peu de votre établissement ? Quelles sont ses spécificités ?

Le lycée des métiers du bâtiment de Felletin est un établissement ancien qui a fêté son centenaire en 2011. Nous sommes au centre de la France, dans la Creuse, une terre de bâtisseurs. Dès le Moyen-Âge, ce territoire pauvre a incité les hommes à partir vendre leur savoir-faire et ce qu’ils savaient faire c’était bâtir. On retrouve des maçons Creusois un petit peu partout œuvrant dans la construction de Paris, Lyon, La Rochelle et sur monuments emblématiques comme la cathédrale Notre-Dame de Paris ou le Paris d’Haussmann. Il y a aussi des noms qui sont devenus célèbres dans la construction comme Freyssinet, pour le calcul du béton armé. Le fait d’empiler de la pierre, ce qu’on appelle limousiner vient du nom de notre région, qui n’existe plus aujourd’hui, le Limousin. Donc on voit à quel point c’est intimement lié avec notre histoire et nous sommes très attachés à cet héritage que nous essayons de transmettre encore aujourd’hui.
Nous faisions également partie des 3 seules écoles des métiers du Bâtiment avant les lois de décentralisation de 1981. Il n’est donc pas rare qu’on retrouve des chefs d’entreprise qui sont passés par chez nous.
Donc, cette école est un lycée de bâtisseur. J’aime bien le définir comme ça. On est sur « bâtir » : bâtir, en métal, en bois, en pierre, en verre (avec les bâtiments industriels). C’est vraiment sur cette thématique là qu’on décline ensuite tous nos diplômes du CAP aux BTS en initial et en apprentissage.

« On peut gagner énormément de temps sur des parties qui sont très fastidieuses »

Quelle place donnez-vous au BIM dans vos enseignements ?

La place du BIM a été une révolution il y a 5 ou 6 ans. Une révolution dans les esprits et dans les façons d’aborder les projets. Beaucoup pensaient que c’était une chose qui allait passer, comme une mode. C’était une première étape « d’incrédulité ». Ce cap-là maintenant est dépassé et le BIM est vraiment rentré à part entière dans absolument tous les diplômes. À des niveaux évidemment différents du CAP au BAC.
En CAP, on est sur une utilisation de la maquette avec des logiciels comme BiM Vision qui sont des visionneuses, donc des lecteurs de maquettes qui leur permettent simplement d’aller chercher l’information. Quand on arrive sur des niveaux BAC +2, les BTS là abordent des questions de chiffrage et de préparation de chantier, à l’aide du BIM. On a une licence Génie civil option BIM où l’ambition est de plutôt de former des BIM managers. Et là, eux vont beaucoup plus loin sûr “comment renseigner la maquette et la rendre exploitable”.
Donc, le BIM, plus que d’être incontournable, commence à devenir banal. Par contre je ne veux pas dire qu’on n’a pas de difficultés ! Les outils ne sont pas encore tous au niveau de ce qu’il faudrait qu’ils soient. On a tous besoins de plus de simplicité.

Plus personnellement en tant qu’ancien professionnel comment avait vous vu arriver le BIM ?

Je le dis sans honte. Je vous redécris mon sentiment de l’époque. J’ai fait partie, il y a maintenant 7 ou 8 ans, de ceux qui étaient incrédules en se disant « ok, là on est face à une technologie qui ne correspond pas à nos bâtiments ». Elle pouvait correspondre à un certain type de construction qu’on retrouve dans des pays étrangers comme par exemple aux Etats-Unis avec une conception beaucoup plus industrialisée, beaucoup plus mécanique et métallique. Et je me disais, qu’en France, on a justement beaucoup de tradition, on a d’autres façons de faire et je ne voyais pas la plus-value BIM et comment ça pouvait s’appliquer à nos métiers.
Donc, une vraie incrédulité. Et, en même temps, depuis 98 et même avant on utilisait déjà des logiciels 3D pour de la maquette, du métré et pour extraire les données, ça on le faisait déjà. Et, depuis 2010, on utilisait des objets 3D pour faire de l’installation de chantiers, etc. Donc, on peut dire quelque part qu’on faisait déjà une partie de BIM sans trop le savoir. Mais, quelque part, intellectuellement on n’avait pas franchi le cap.
Tout ça passera par les jeunes, c’est vraiment eux qui vont s’approprier cet outil-là. Et qui vont démontrer à quel point on peut gagner du temps et qu’en plus on va pouvoir faire de la qualité.

Les étudiants se font facilement à l’utilisation du BIM ? Vous voyez encore des freins ?

Je ne pense pas qu’il y ait des freins au niveau des étudiants. Il ne faut pas voir non plus tout voir en rose. Les étudiants qui sont nés avec un téléphone dans les mains ne sont pas pour autant des surdoués en informatique. Certainement qu’ils ont grandi avec des jeux vidéo et tout cet environnement numérique, mais par contre dans l’utilisation professionnelle, je parle d’un constat. Une arborescence de fichiers, un traitement de texte, comment fonctionne un ordinateur, toutes ces choses-là ne leur parlent pas forcément. Elles sont pourtant importantes avec n’importe quel logiciel BIM au moment d’exploiter de la donnée car on va rapidement tomber sur un tableur. Et ils sont souvent démunis par rapport à ça parce que ce n’est pas leur univers et ça leur demande un apprentissage. Il y a un vrai écueil là où l’on pensait que certaines choses aillaient être intuitives pour eux et finalement absolument pas. Donc, associer jeune et informatique et "hop" ça va rouler tout seul ce n’est pas vrai. Il y a quand même un apprentissage à faire.
Par contre ils sont très sensibles à la 3D, au visuel, à voir les choses. Donc je ne pense pas que le frein vienne d’eux.

Le frein est pour moi beaucoup plus dans la prise en main des logiciels. Si on prend 2 exemples : Revit® est quand même un logiciel qui n’est pas facile à prendre en main. Il n’y a pas assez de choses intuitives. Il faut du temps pour le maîtriser.
Allplan est plus intuitif, la prise en main peut se faire en moins d’une heure. En une heure, on peut déjà réussir à construire un mur, un plancher, un toit.
Je crois donc que le grand défi est vraiment sur le côté intuitif. Le jour où les logiciels de construction deviendront intuitifs la question du BIM ne se posera même plus.
Attention, là je suis d’accord que je suis en train de faire une confusion volontaire entre le BIM et l’utilisation d’une maquette qui doit être en IFC et les logiciels sources qui permettent de créer la maquette.

Mais je pense que le BIM sera incontournable et qu’il n’y aura pas de marche arrière.

Pour en venir au logiciel BiM Cloisons comment l’avez-vous découvert ?

Pour le BTS Aménagement et Finition, qui va changer de référentiel et d’appellation pour l’année prochaine pour s’appeler Finition et Aménagement du bâtiment.  On n’avait aucun logiciel métier et à force de chercher, je suis tombé sur votre site internet. Puis premier contact avec Karim, le responsable de BiM Cloisons. On s’est même rencontré à Paris au salon du BIM. Et j’ai eu cette volonté de l’utiliser avec les étudiants parce que j’ai trouvé très vite que le logiciel était pertinent et correspondait vraiment à nos besoins.

2 écrans ordinateur avec logo Expert siniat

Pouvez-vous nous en dire plus sur le BTS Aménagement et Finition qui utilise donc le logiciel BiM Cloisons ?

Ce BTS accueille entre 10 et 12 candidats en alternance chaque année chez nous. Au niveau national une dizaine de centres proposent ce diplôme pour un total de 80 à 100 jeunes formés. Ce n’est pas énorme au niveau national mais, visiblement, il n’y a pas plus de besoins dans les entreprises en aménagement et finition. Toutes les entreprises ne peuvent pas embaucher ce type d’étudiant sorti de BAC+2.
Le taux de réussite est entre 90 et 100 %, cela s’explique par le nombre d’étudiants. On peut mieux les encadrer et les accompagner au quotidien. On est aussi sur des jeunes qui ont choisi l’apprentissage sur 2 ans, voire sur 4 ans. Ils savent donc ce qu’ils veulent et ont une détermination et une motivation. On gagne énormément de temps dans la formation grâce à l’apprentissage parce qu’il y a des choses qu’ils voient en entreprise et on n’a pas besoin de leur réexpliquer. Cela permet d’aller à l’essentiel.

Outre le logiciel BiM Cloisons, on travaille aussi sur la gestion d’entreprise, comment ça fonctionne …  et la partie comptable. On leur donne tous ces outils pour un jour ils puissent devenir peut-être chef d’entreprise ou en tout cas se retrouver très rapidement en responsabilité.
Les débouchés sont variables, dépendent de la taille de l’entreprise et de la structuration. À terme, ils peuvent occuper des postes comme conducteur de travaux, chargé d’affaire. Par le biais de l’apprentissage, plus de la moitié des jeunes reste dans l’entreprise. 40 % vont dans l’entreprise d’à côté avec qui ils ont tissé des relations. Et on a toujours une marge de 10 % qui continue sur un niveau licence même si sur l’aménagement et finition on n’a vraiment qu’une seule école qui correspond parfaitement et qui est à Laval. Niveau licence, on perd un peu le plus du BTS qui est « un pied sur le chantier, un pied dans le bureau ».

Qu’est-ce que vous appréciez dans le logiciel BiM Cloisons ?

Je tenais absolument que les étudiants utilisent BiM Cloisons pour le fait de pouvoir travailler avec une maquette numérique, le fait de pouvoir extraire des quantités. Avec, on peut gagner énormément de temps sur des parties qui sont très fastidieuses. Faire un avant métré de quantité, très honnêtement ce n’est pas là où on s’éclate. Donc si 3 clics permettent de le faire, c’est bon, on va pouvoir passer à autre chose.
Et puis, très rapidement sur LinkedIn notamment, j’ai vu passer des annonces d’entreprises qui cherchaient à recruter des personnes qui maîtrisaient BiM Cloisons.
BiM Cloisons, c’est assez jeune et déjà je vois que des entreprises connaissent le logiciel et sont déjà en recherche de jeunes formés. Donc, encore une raison de plus pour que les apprentis maîtrisent et utilisent ce logiciel-là. Il n’y a pas photo. On ne peut pas passer à côté. Donc, c’est une super carte de visite pour eux.
Puis, les entreprises, une fois qu’elles y ont gouté, ont vite compris que rester jusqu’à 23h pour calculer ses quantités cela va bien 2 minutes. Le logiciel va leur permettre de gagner du temps en général et aussi pour les appels d’offres, dans les commandes et la communication avec les équipes.

Quelle est votre méthode pédagogique d’apprentissage du logiciel ?

Déjà, pendant l’été je leur ai demandé de se renseigner, de regarder des vidéos sur le logiciel BiM Cloisons.
A la rentrée de septembre, 1ère phase, l’apprentissage de Revit®, la philosophie du logiciel et la notion de famille. Donc, acquérir une maîtrise correcte du logiciel Revit®.
2ème temps, on aborde le logiciel de BiM Cloisons ; cette phase a été traitée avec les tutos que vous nous avez mis à disposition.
3ème phase : phase concrète de projets. Concrètement, 2 fois par an, on confronte les étudiants à des projets réels pendant une semaine, voir 15 jours entiers. C’est-à-dire qu’on banalise les emplois du temps et on leur demande de répondre à un appel d’offres, avec chiffrage puis organisation du chantier jusqu’au DOE. Ici, ils vont pouvoir utiliser BiM Cloisons dans un cas concret. Pour l’instant, ils avaient juste fait des exercices d’application sur des portions de bâtiments pour se confronter à différents cas de figure. Là ils vont se confronter à un chantier réel qui est encore en phase d’appel d’offres.

Les formations vont-elles continuer à évoluer avec le BIM ?

Oui, si on prend le dernier référentiel, qui a changé de nom et un peu de contenu pour le BTS Aménagement et Finition. Il y a beaucoup plus de chiffrage et de préparation de chantier à l’intérieur. La partie calcul / dimensionnement des ouvrages est un peu moindre. On apprend encore aujourd’hui à calculer la résistance des matériaux, la flexion sur les suspentes, etc. Mais on sait qu’ils ne le feront jamais en entreprise parce que l’outil informatique a automatisé tout ça. Mais on se bat pour continuer à le faire un peu à la main et développer l’esprit critique des étudiants.
Le BIM est également rentré dans le critère d’évaluation des étudiants. Il n’y a pas un sujet d’examen projets sans maquette BIM aujourd’hui.

Franck Tempéreau merci de nous avoir accordé cet entretien. Nul doute que vous êtes passionné par votre métier et que votre regard apporte beaucoup aux étudiants. Nous vous souhaitons à vous, aux jeunes et à votre établissement de belles réussites.

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